Axes de recherche et d'intervention
Partenaires
Ce programme se déroule au Burkina Faso car ce pays se situe à la fin du classement de l’Indice de développement humain, mesuré dans le cadre du programme des Nations Unies pour le développement (2010), et ses indicateurs de santé et d’équité en santé sont alarmants. Cela laisse présager que les objectifs du Millénaire pour le développement ne seront pas atteints en 2015. Pourtant, la Commission des déterminants sociaux de la santé de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la Banque mondiale et le Countdown to 2015 Core Group ont dressé un portrait des interventions théoriquement efficaces pour améliorer l’équité en santé. De plus, une récente recension montre que près de 90 % des interventions qui suivent un processus participatif et communautaire ont des effets bénéfiques pour les populations. Cependant, si le contenu de ces interventions est bien décrit dans les rapports internationaux, les conditions de leur mise en œuvre et de leur efficacité réelle dans des contextes d’expériences naturelles sont encore très peu connues. Les méta-analyses montrent en effet que l’efficacité potentielle des interventions est soumise à de multiples facteurs de réduction dépassant souvent les 50 %. Cela est d’autant plus le cas en Afrique, où très rares sont les recherches entreprises sur ce sujet. De plus, selon l’OMS, ces interventions sont encore très peu mises en place au Burkina Faso.
Le but du programme est de documenter l’efficacité et les processus d’interventions communautaires prometteuses pour améliorer l’équité en santé dans le contexte d’un des pays les plus pauvres du monde. Le premier objectif du programme est d’évaluer des interventions communautaires qui ont actuellement cours dans le district sanitaire de Kaya et qui ont été sélectionnées par les parties prenantes au programme (chercheurs, intervenants, décideurs, communautés) lors d’un processus de planification participatif initial. Il s’agit de produire des preuves de leur efficacité concernant l’équité en santé. Le second objectif est de formuler, de mettre en œuvre et d’évaluer, au regard des résultats des premier travaux et selon une démarche participative d’expérimentations, des bonnes pratiques d’interventions communautaires favorables à l’équité. Il importera aussi d’agir et d’effectuer des recherches dans le respect de principes d’éthique négociés et d’approches partenariales avec les parties prenantes, tout en ayant le souci de l’application des connaissances produites.
Des recherches évaluatives seront entreprises aussi bien sur les interventions communautaires actuellement en cours que sur celles formulées au sein du programme. Ce projet comporte plusieurs atouts scientifiques pour produire des connaissances socialement et scientifiquement pertinentes :
- l’hétérogénéité des interventions (nutrition, paludisme, protection financière, planification familiale, etc.) ;
- la temporalité des interventions (avant 2012, pendant le programme) ;
- la variété des types d’évaluation envisagés (impact, équité, processus, pérennité, passage à l’échelle) ;
- la variété des méthodes d’évaluation (quantitatif, qualitatif, mixte) ;
- l’existence d’une infrastructure de recherche disposant de données populationnelles exceptionnelles pour la région (système de surveillance démographique auprès d’un panel de 50 000 personnes depuis 2007).
Ce programme sera aussi l’occasion d’expérimenter et d’évaluer des bonnes pratiques de recherches et d’interventions potentielles favorables à l’équité. Ces nouvelles pratiques permettront de combler des besoins en matière de connaissances dans les domaines suivants :
- la pratique de recherche en collaboration (partenariat Nord/Sud et relations entre les chercheurs, les intervenants, les décideurs et les communautés) ;
- le développement et l’évaluation d’un code d’éthique ;
- l’application des connaissances par la mise en place et l’évaluation d’une stratégie de courtage de connaissances ;
- l’identification de nouvelles interventions communautaires permettant d’améliorer l’équité en santé.
Finalement, ce projet permettra de faire avancer l’état des connaissances par rapport à trois développements méthodologiques :
- l’utilisation des systèmes d’information géographique pour l’équité en santé ;
- le recours à l’approche réaliste en matière d’évaluation ;
- l’analyse de l’incidence des bénéfices par une méthode qui permet de juger des effets d’une intervention sans recourir à des normes de succès exogènes
L’interdisciplinarité de ce programme est garantie par la mobilisation de chercheurs issus de différentes disciplines (anthropologie, sciences sociales, géographie) et d’experts dans des domaines complémentaires (santé publique, évaluation, application des connaissances, nutrition).
Publications: