Accès aux soins des populations vulnérables du Sahel en Afrique de l’ouest

La recherche

Il faut d’emblée noter que nous sommes face à une expérimentation naturelle pour laquelle les chercheurs ne disposent pas de contrôle sur sa mise en œuvre. L’évaluation a donc été entreprise par des chercheurs indépendants de l’intervention et qui n’ont aucun conflit d’intérêt à produire des résultats favorables ou défavorables. Le devis de recherche évaluative s’est adapté aux contraintes et les chercheurs se sont assurés que les résultats soient utiles et utilisables. L’évaluation a eu recours à des méthodes mixtes selon un devis concomitant triangulé.

L’intervention

La région sanitaire du Sahel, située au nord du pays, est celle qui dispose des indicateurs de santé et d’utilisation des services les moins bons du pays. Ainsi, la Direction régionale de la santé, en collaboration avec Help, a décidé de mettre en œuvre à partir de septembre 2008 une expérimentation d’exemption du paiement des soins à l’aide d’un financement de ECHO. L’ONG a concentré ses efforts dans deux des quatre districts de la région, soit Dori (290 000 habitants, 18 centres de santé en 2009) et Sebba (180 000 habitants, 11 centres de santé en 2009).

Le principe est de rendre gratuit les soins de santé au point de service pour les groupes vulnérables. En contrepartie, les COGES sont remboursés des frais engagés pour ces services. L’ONG agit comme un tiers payeur, tel que le serait l’État ou une assurance nationale de santé.

 

Modèle logique d'intervention

Pour accompagner cette mesure d’exemption, des activités sont mises en œuvre par l’ONG en collaboration avec les équipes de districts et les COGES : campagnes d’information et de sensibilisation, mobilisation communautaire, formations des membres des COGES, formations et supervisions médicales des agents de santé, remboursement des actes et contrôle financier, etc. L’expérimentation vise à court terme à améliorer l’accès aux centres de santé et de promotion sociale (CSPS) des trois publics cibles mais aussi à renforcer le pouvoir d’agir des COGES et des publics cibles, à améliorer les capacités financières des COGES et à réduire les dépenses de santé. À plus long terme, cela devrait permettre aux individus d’être en meilleure santé et aux ménages d’être moins à risque de tomber dans la pauvreté.