Ridde, V. (2013). Personnes vivant avec le VIH, méthodes qualitatives et couverture universelle en santé. Sciences sociales et Santé, 31(3), 29–37. [pdf]
C’est avec grand plaisir que j’ai lu et que je commente l’article qui concerne l’exclusion et la réinsertion des femmes vivant avec le VIH à Ouagadougou. Mais si l’exercice est plaisant, il n’en est pas moins risqué. D’abord, car je n’ai quasiment aucune connaissance des enjeux du VIH, mise à part une recherche d’envergure modeste sur les conditions d’accès aux traitements gratuits dans les associations de lutte contre le VIH au Burkina Faso (Ridde et al., 2012). J’ai lu sur le sujet, comme tous les chercheurs en santé mondiale, mais je suis très loin de disposer d’une expertise à ce propos. Ma participation à l’organisation d’un atelier, puis d’un numéro spécial sur le VIH au Burkina Faso, il y a quelques années (Somé et Ridde, 2008), s’expliquait plus par le souhait des organisateurs de me voir aborder la question du paiement des traitements contre le VIH (nous y reviendrons) que par ma connaissance des enjeux autour du virus. Ensuite, le monde universitaire étant un « petit monde », comme le disait David Lodge, il y a de grandes chances, travaillant en partie au Burkina Faso, que je collabore ou croise un jour ces deux jeunes auteurs que je n’ai pas encore la chance de connaître. L’exercice de style que l’on m’a demandé est donc plutôt ancré dans une position de critical friend perspective, approche que Sciences Sociales et Santé perpétue et que je souhaite saluer au passage, tant les débats d’idées sont essentiels à maintenir.