Élaboration d’un outil de planification et d’évaluation de recherche-action en santé au Burkina Faso

Note de recherche de Bony Roger Sylvestre AKA, Ludovic QUEUILLE, Fatimata PILABRE, Noufou ZIDWEMBA et Valéry RIDDE sur l’élaboration d’un outil de planification et d’évaluation de recherche-action en santé au Burkina Faso.

Les auteurs remercient les autorités sanitaires de la direction régionale de santé du Sahel – Burkina Faso, les parties prenantes de la recherche-action, dont vous trouverez la liste plus bas.

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La liste des participants:

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Citation suggérée:

Aka, B. R. S., Queuille, L., Pilabre, F., Zidwemba, N., & Ridde, V. (2015). Élaboration d’un outil de planification et d’évaluation de recherche-action en santé au Burkina Faso. IRSPUM / HELP / ECHO. Download

Analyse d’une démarche de recherche action de l’expérimentation du remboursement au forfait des soins de santé à Sebba au Burkina Faso

Rapport de stage de Bony Roger Sylvestre, présenté en vue de l’obtention du grade de maîtrise en santé communautaire option Santé Mondiale – Université de Montréal – École de santé publique – Département de médecine sociale et préventive

Résumé:

Depuis 2008, deux Districts sanitaires au Burkina Faso bénéficient d’un projet pilote d’exemption du paiement des soins en faveur des enfants de moins de cinq ans, des femmes enceintes et allaitantes. Le remboursement de tous les frais des prestations présentant des inconvénients, depuis 2011 une recherche action (RA) expérimente le «remboursement au forfait» en multipliant une somme forfaitaire par le nombre de patients reçus. La RA nécessitant une collaboration entre chercheurs et parties prenantes, une analyse de sa démarche de mise en oeuvre a été menée afin d’en tirer les leçons pour les futures RA. Une grille de «meilleurs pratiques» élaborée a servi à une analyse externe combinée à une analyse réflexive des parties prenantes de la démarche. Les résultats montrent que la problématique initiale était suffisamment réelle pour justifier la RA. Le choix progressif, étendu et représentatif des parties prenantes a permis d’obtenir leur adhésion et d’aborder les problèmes sous divers angles. Leur implication dès le départ a été faite par une répartition des rôles et l’instauration d’un cadre de concertation pour assurer le suivi et l’évaluation. La discussion des enjeux liés à cette RA et la signature de conventions ont marqué l’engagement et la confiance. Les solutions proposées étant innovantes, adaptées au contexte et basées sur des éléments factuels, d’une part, la planification progressive et souple des actions, d’autre part, ont contribué à renforcer la confiance. Une standardisation des actions à mener et de la collecte des données ont facilité la RA dont les résultats préliminaires ont été validés de façon consensuelle au cours de rencontres de suivi régulières et démocratiques. Cependant, nous relevons une faible implication des décideurs au niveau national et des représentants de la population, peu de visites sur les lieux de travail, des insuffisances relatives à l’usage du guide de mise en oeuvre, à la collecte des données, aux discussions surtout la motivation financière et à l’organisation des rencontres.

Le rapport complet:

Bony Roger Sylvestre. (2014). Analyse d’une démarche de recherche action de l’expérimentation du remboursement au forfait des soins de santé à Sebba au Burkina Faso. Download

Accès aux soins des populations vulnérables – Partenaires

Accès aux soins des populations vulnérables du Sahel en Afrique de l’ouest

Nos partenaires

HELP Allemagne

 Help est une organisation non gouvernementale d’aide humanitaire. Elle soutient des personnes en détresse, indépendamment de leur origine, leur religion et leur idéologie, depuis plus de 30 ans. Les piliers les plus importants de son travail sont le secours d’urgence, l’aide au développement et les projets de réhabilitation. Help opère dans beaucoup de pays dans le monde à l’aide de donations, de financements du gouvernement allemand, de l’Union Européenne, des Nations Unies et d’autres bailleurs de fonds internationaux. FB-f-Logo__blue_29

Logo CR CHUM Le Centre de recherche du Centre Hospitalier de l’Université de Montréal (CRCHUM) vise l’amélioration de la santé des populations par un continuum de recherche universitaire de haut niveau. Il dispose de plus de 360 chercheurs et 450 étudiants. Ses recherches en santé mondiale portent sur des thèmes qui sont reliés à l’évaluation des transformations dans les systèmes de santé (dispensation des services et mécanismes favorisant leur accès) et aux programmes de santé publique mondiale destinés à analyser les liens entre la pauvreté et la santé et à réduire le fardeau de la maladie (VIH-SIDA, mortalité maternelle). Valéry Ridde est aussi professeur au Département de médecine sociale et préventive de l’Université de Montréal et nouveau chercheur des IRSC (2010-2015).

Logo ECHOL’Union européenne est le premier donateur d’aide humanitaire du monde. La Commission et les gouvernements des 27 États membres financent ensemble plus de 50 % de l’aide humanitaire institutionnelle mondiale. ECHO est le Service d’aide humanitaire de la Commission européenne. Le service est composé d’un personnel multinational travaillant à Bruxelles et sur le terrain dans près de 40 bureaux implantés dans les zones de crises ou à proximité. Dans la région du Sahel en Afrique, ECHO met en œuvre un très vaste programme, par l’intermédiaire d’ONG et d’Agences des Nations Unies, un plan pluriannuel et multisectoriel de lutte contre la malnutrition, au sein duquel le présent partenariat s’inscrit. ECHO présente sur son site un film de partage des résultats scientifiques issus de ce partenariat.

Armoiries du Burkina FasoLe ministère de la Santé du Burkina Faso définit et pilote les politiques de santé supervisées dans les régions par les directions régionales de la santé (DRS) et mises en œuvre par les districts sanitaires (DS) et les formations sanitaires de base qui sont dirigées la plupart du temps par des infirmiers. Les partenaires principaux dans ce projet sont la DRS du Sahel, les DS de Dori et de Sebba et les comités de gestion (COGES) communautaire des centres de santé de ces deux districts ainsi que leurs équipes de santé. Ces COGES sont des représentants des populations.

Accès aux soins des populations vulnérables – recherche et intervention

Accès aux soins des populations vulnérables du Sahel en Afrique de l’ouest

La recherche

Il faut d’emblée noter que nous sommes face à une expérimentation naturelle pour laquelle les chercheurs ne disposent pas de contrôle sur sa mise en œuvre. L’évaluation a donc été entreprise par des chercheurs indépendants de l’intervention et qui n’ont aucun conflit d’intérêt à produire des résultats favorables ou défavorables. Le devis de recherche évaluative s’est adapté aux contraintes et les chercheurs se sont assurés que les résultats soient utiles et utilisables. L’évaluation a eu recours à des méthodes mixtes selon un devis concomitant triangulé.

L’intervention

La région sanitaire du Sahel, située au nord du pays, est celle qui dispose des indicateurs de santé et d’utilisation des services les moins bons du pays. Ainsi, la Direction régionale de la santé, en collaboration avec Help, a décidé de mettre en œuvre à partir de septembre 2008 une expérimentation d’exemption du paiement des soins à l’aide d’un financement de ECHO. L’ONG a concentré ses efforts dans deux des quatre districts de la région, soit Dori (290 000 habitants, 18 centres de santé en 2009) et Sebba (180 000 habitants, 11 centres de santé en 2009).

Le principe est de rendre gratuit les soins de santé au point de service pour les groupes vulnérables. En contrepartie, les COGES sont remboursés des frais engagés pour ces services. L’ONG agit comme un tiers payeur, tel que le serait l’État ou une assurance nationale de santé.

 

Modèle logique d'intervention

Pour accompagner cette mesure d’exemption, des activités sont mises en œuvre par l’ONG en collaboration avec les équipes de districts et les COGES : campagnes d’information et de sensibilisation, mobilisation communautaire, formations des membres des COGES, formations et supervisions médicales des agents de santé, remboursement des actes et contrôle financier, etc. L’expérimentation vise à court terme à améliorer l’accès aux centres de santé et de promotion sociale (CSPS) des trois publics cibles mais aussi à renforcer le pouvoir d’agir des COGES et des publics cibles, à améliorer les capacités financières des COGES et à réduire les dépenses de santé. À plus long terme, cela devrait permettre aux individus d’être en meilleure santé et aux ménages d’être moins à risque de tomber dans la pauvreté.